Michel Gardelle et François Germain
Retour sur deux artistes ayant exposés : Michel Gardel et François Germain.
François Germain
Originaire de Lyon, François Germain réside désormais à Voiron. Sa volonté est de « poser un regard nouveau sur notre environnement technologique ». L’artiste se décrit comme « techno-sculpteur » : travailler des matériaux composites, au-delà de leur fonctionnalité et hors de leur contexte premier ; prendre l’espace avec un minimum de matière curviligne, dans l’objectif de stimuler les imaginaires. Tomorrow en est un bon exemple : inspirée de la Sagrada Familia, l’installation faite de structures textiles représente une « cathédrale de toiles » exaltant l’élévation, légère comme une idée, organisée autour d’un point de fuite central. Le jeu d’ouvertures et d’ondulation dévoilera la structure de la grange, sans la laisser prendre le dessus : voilà « l’omniprésente charpente » confrontée à un travail immersif in situ.
Évocation fantasmée de la Sagrada Familia de Gaudi, architecture textile de 15 m de haut, 22 m de large, 12 m de profondeur, faite de 600 m² de lycra, « Tomorrow » est une cathédrale laïque dont les symboliques exaltent une spiritualité simple.
Michel Gardelle
Voyageur dans l’âme, Michel Gardelle investit l’architecture monumentale de la Grange Dîmière avec ses toiles et céramiques colorées et de forme libre. Une invitation à écrire une nouvelle histoire dans un cette ancienne dépendance des moines Chartreux.
Après avoir grandi et étudié les beaux arts à Paris, Michel Gardelle commence à voyager à travers l’Europe et l’Afrique. S’il décide de s’installer dans les Landes, son envie de découvrir le monde et d’aller à la rencontre d’autres peuples, cultures et paysages continue de rythmer sa vie d’artiste.
Avec de nombreuses expositions personnelles et de groupe en Europe notamment, Michel Gardelle reconnaît son art comme nomade, par ses influences mais aussi par son intérêt pour « l’histoire, les récits, contes, fables et légendes, potins oui-dire ou on-dit, rumeurs » qui marquent le temps et l’espace, témoins des cultures des Hommes et du monde.
Un bâtiment comme la Grange Dîmière est pour Michel Gardelle l’occasion de faire le lien entre une « architecture monumentale » et les « matériaux nobles » utilisés par les artistes contemporains qui choisissent la Grange. Un lieu fort, ancien, qui a résisté au temps et se prête au jeu de la vie :
« le temps passe, inexorablement, perpétuellement, et, si l’on ne l’écrit pas pour le fixer, sa mémoire s’envole dans le néant éternel. Des mots dans des livres, sur des murs, de vieux troncs d’arbres centenaires ou bien des plaques d’argile, sont des témoins d’un temps fugitif. […] Ils se livrent aux yeux de passage et vivent ainsi par delà les époques éphémères du temps. Bornes du temps qui passe. »
Le travail de Michel Gardelle repose sur une réflexion qui suit le temps et la nature, qui s’inscrit à la fois dans une mémoire passée et en cours ; à son tour, il souhaite laisser une trace dans l’histoire de la Grange, et que cette histoire imprègne ses œuvres… Que s’approprieront ensuite les visiteurs. « Les bornes du temps qui passe » est la meilleure manière de témoigner d’une mise en relation éphémère et pérenne.