Exposition Parenthèse rassemblant 4 artistes : le peintre Maurice Jayet et les céramistes Marjo Van Der Lee, Brigitte Long et Christian Faillat
En 2020, la Grange Dîmière vous a de nouveau proposé une belle programmation autour de l’exposition Parenthèse rassemblant 4 artistes : le peintre Maurice Jayet et les céramistes Marjo Van Der Lee, Brigitte Long et Christian Faillat. Une belle occasion de redécouvrir leurs œuvres et l’évolution de leur travail.
Maurice Jayet
Artiste peintre, il a exposé à la Grange Dîmière en 1999 aux côtés du sculpteur Raymond Jaquier. Ses tableaux, tous de noir et blanc, suggèrent formes et mouvements, sans laisser paraître l’intervention humaine.
« Entrer dans ce territoire artistique en noir et blanc ne suppose aucun visa, ne demande aucun laissez-passer. Nul besoin de codes ou de règles pour pénétrer cet univers abstrait, d’une expression immédiatement perceptible. […] Je ne montre pas la réalité dans ce qu’elle a de perfectible ou d’onirique, je tente de l’assigner à une résidence sans repères, débarrassée de présences tangibles et d’éléments reconnaissables. Et puis, et puis, il y a le regard ! Cette façon d’aborder l’œuvre, dépouillée de tout soupçon, sans a priori et forte de cette capacité à recouvrer une innocence, une disponibilité. […] » – Maurice Jayet
Marjo van der Lee
Artiste céramiste, elle a exposé à la Grange Dîmière en 2014.
Les sculptures en grès chamotté de Marjo van der Lee nous donnent à voir des êtres où les singularités des personnages sont mises en exergue. C’est cet équilibre entre la beauté et les « belles » disgrâces qui est recherché pour donner corps aux émotions. S’inspirant des rencontres de chaque jour, Marjo van der Lee crée des personnages en terre. « Sa sculpture figurative met en scène des personnages aux formes simplifiées, bras ballants, visage nu à l’air ahuri, fragiles dans un monde étrange et hostile, luttant contre l’isolement et l’enfermement ». Elle s’inspire de nos différences pour les mettre en valeur. Chacune de ses sculptures nous évoque une histoire simple, celle de gens simples, mais nous procure « des émotions brutes comme on gratte l’écorce ».
Brigitte Long
Artiste céramiste, elle a exposé à la Grange Dîmière en 2016.
Sensible à l’histoire du bâtiment, lieu de stockage de la dîme, l’artiste nous invitait à nous rassembler sous le faîtage de la grange autour d’une installation mêlant métal, terre, porcelaine et végétal, un ensemble de pièces en équilibre, des balances entre transparence et opacité, mobilité et légèreté ainsi que des pièces raku .
« Les vieux murs de la Grange, si paisibles aujourd’hui, gardent en eux la trace d’une vie laborieuse et âpre, témoins d’un autre temps. Un temps où la Grange vibre, abritant récoltes et animaux. Un temps où le paysan peine et doit payer son dû aux moines. Un temps où la terre est genèse, où chaque arpent de terre est travail. Terre fertile, terre argileuse, lien entre la matière et l’espace. C’est ce lieu vivant, cet espace de rencontres et d’échanges qui conduit mon travail de terre. » – Brigitte Long, 2016
2020 : « cheminements en terres incertaines »… raku et porcelaine.
Christian Faillat
Artiste céramiste, il a exposé à la Grange Dîmière en 2017.
Cette année, Christian Faillat met en scène ses bornes, « jalons matériels et symboliques ». Signes visibles et palpables de la présence humaine, elles limitent les espaces et façonnent le paysage…
« Petit jalon au bord d’une route, la borne marque une étape. Son immobilité révèle le mouvement de celui qui la franchit. En lisière d’un terrain, elle matérialise la frontière entre l’intérieur et l’extérieur. Contrairement à l’arbre ou la pierre arrivée là inopinément et pouvant servir de repère, la borne est un indice de la présence humaine. Elle a été fabriquée et déposée intentionnellement pour mesurer des distances, partager une terre, signifier une limite. En déposant son urine pour marquer son territoire, l’animal compte sur les facultés olfactives de ses congénères pour les avertir de sa présence. L’être humain se comporte de la même façon mais en utilisant des signes visibles et palpables ; il dessine ainsi son paysage. Les bornes que je propose sont des jalons matériels et symboliques. Elles peuvent se suivre de façon linéaire pour relier deux points en proposant une route, elles indiquent alors un début et une fin. Elles peuvent aussi former un cercle, tel un vestige de lieu dédié à quelque pratique sacrée. Pour cette exposition, je les disposerai en ellipse, comme deux parenthèses qui se referment. » – Christian Faillat